Un jour où j’étais très malade et incapable de me lever, mon fils, alors adolescent, me prépara une soupe avec toutes sortes de légumes frais et colorés. Elle me rappelait la soupe aux légumes de ma mère, celle des montagnes des Alpes françaises. Sa soupe était la meilleure qu’on puisse imaginer, car son jardin, cultivé dans un cadre idyllique, était entretenu chaque jour avec le plus grand soin.
Alors, le fils de la maison me préparait une soupe. Depuis mon lit, j’étais déjà aux anges. J’étais impressionnée par sa capacité à couper les légumes avec une telle précision et à réunir tous ces délicieux produits de la terre dans une grande marmite pour les faire mijoter.
La soupe était délicieuse. Une dimension spirituelle peut imprégner la nourriture lorsqu’elle est préparée avec bienveillance. Cette dimension spirituelle, cet amour, contenu dans la soupe m’ont profondément touchée, me tirant d’un sommeil fiévreux et amorçant ma guérison. La soupe m’a vraiment aidée à me lever ce jour-là.
Je me souviens du goût de cette soupe chaude, préparée avec tout le cœur, toute l’attention et toute la tendresse de mon fils. N’est-il pas vrai que l’on se souvient toujours de ce qui nous est offert avec amour ?
C’est un beau souvenir de la piété filiale de mon fils.
Essayons de créer chaque jour de beaux souvenirs. Et si nous n’en avons aucun ou seulement quelques-uns, alors il nous faut réécrire l’histoire de notre vie.